Débat du 11 octobre 2023

Lors de la réunion constitutive d’Alternative Communiste qui s’est tenue le 11 octobre 2023 à Ivry-sur-Seine, le débat à été introduit par le propos suivant.

En France, la période que nous vivons est marquée par de vifs conflits. Décidé à défendre la rentabilité du capital, le gouvernement mène une offensive généralisée contre tout ce que notre pays compte de mécanismes démocratiques et d’institutions sociales. Dans le même temps, l’extrême-droite se propose d’exploiter les colères dans le sens d’un projet également favorable aux puissants, mais en plus ouvertement raciste et nationaliste.

Au printemps dernier, le ministre passait en force sur la réforme des retraites, malgré une mobilisation rassemblant des millions de salariés. Les manifestations contre les mégabassines à Sainte-Soline et contre les violences policières à Nanterre ont également été écrasées. Le risque en cette rentrée est donc que le découragement l’emporte et serve de terreau à l’apathie, ou pire. On le voit sur la loi Immigration : le gouvernement compte bien profiter de la situation pour diviser le peuple et pour fortifier les dominations qui le fracturent. On le voit aussi au plan politique, avec les polémiques au sein de la NUPES, au moment précis où nous avons besoin d’une gauche unie.

Dans un tel contexte, nous pensons que les idées communistes sont un levier puissant pour construire les résistances et élaborer l’alternative. Malheureusement, elles sont aujourd’hui mises au second plan, notamment au PCF. Pourtant, des disponibilités s’expriment pour entrer dans la bataille. Le pays tout entier aspire à « faire autrement », à bifurquer : c’est pourquoi il y a tant d’expériences qui mettent en pratique des réseaux, des communautés, des espaces réellement alternatifs. Certaines d’entre elles sont même entrées dans les murs ! Ces initiatives et institutions forment un « communisme déjà-là » que nous voulons généraliser.

Naturellement, les communistes ne sont pas les seuls (ni même les principaux), mais ils en sont actrices et acteurs depuis de nombreuses années, dans les communes, les départements, les régions, elles et ils portent leurs objectifs de transitions révolutionnaires dans tous les hémicycles où elles et ils sont elu·es, dans toutes les luttes auxquelles elles et ils participent. Initiateurs et moteurs de rassemblements ou y participant activement, nous devons prendre le temps d’analyser, à toutes les échelles, les étapes qui permettent les rassemblements et les luttes communes. Dans nos quartiers et nos villes, dans nos villages et nos campagnes, ce sont des réalités bien présentes, qui doivent nous interroger : quelles difficultés ? Quels points d’appui ?

Au niveau national, le PCF se coupe de ces forces vives, en même temps qu’il ossifie ses pratiques et sa stratégie. Mais ce n’est ni une question d’ici ni une question de maintenant : partout dans le monde, les alternatives politiques se cherchent et se trouvent difficilement. Et dans l’histoire, les échecs du 20e siècle pèsent encore lourdement sur la possibilité de faire autrement. L’initiative prise ce soir veut répondre à ce gouffre, qui est aussi une urgence : nous la ressentons toutes et tous cette urgence d’un monde qui se meurt, de plus en plus rapidement. Urgence ressentie par des camarades membres du Parti (ex ou actuel) mais aussi par d’autres, en dehors de nos propres rangs. Urgence de se nourrir d’idées et d’actions renouvelées en lien étroit avec les mouvements qui s’expriment tout autour de nous (et souvent ou parfois, avec nous). Urgence de s’organiser pour réfléchir, agir et nourrir toutes les convergences utiles pour transformer la société.

C’est pourquoi nous sommes décidés à porter cette exigence franchement, ouvertement, sans effacement. Nous n’entendons pas nous contenter de témoigner : il s’agit pour nous de vaincre, de permettre aux citoyennes et aux citoyens, au peuple, de prendre le pouvoir. Nous considérons donc que la première responsabilité des communistes avec ou sans carte, dans un tel moment, est de se battre résolument pour le rassemblement des forces sociales et l’union des sensibilités politiques qui aspirent au changement de société. Nous prenons l’engagement d’assumer pleinement cette responsabilité dans les luttes sociales comme dans les échéances électorales. Partons du réel !

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