Rejet de la loi immigration : le bon chemin pour la gauche

Selon un sondage Verian-Epoka, 45 % des Français considèreraient désormais que le Rassemblement national (RN) ne constitue pas un danger. Celles et ceux qui persistent à redouter son accession au pouvoir seraient dorénavant les moins nombreux.

Comment pourrait-il en être autrement alors que son discours a submergé tout l’espace médiatique, sans même que le RN n’ait besoin d’alimenter cet égout raciste puisque le gouvernement s’en charge lui-même avec son projet de loi immigration, véritable machine à valider le récit du « grand remplacement », à criminaliser l’étranger et à industrialiser l’expulsion. La député macroniste et ancienne ministre de la ville (sic), Nadia Hai le confessait hier face à un député RN sur la chaîne LCP, « nous vous offrons le projet de loi immigration, avec 280 amendements du RN, sur un plateau d’argent » regrettant ainsi ouvertement que l’extrême droite n’ai pas choisi s’emparer d’un projet de loi taillé sur mesure pour elle. On s’en doutait, loin d’être un rempart, la macronie est plus qu’un marchepied. C’est une véritable rampe de lancement pour l’extrême droite.

De quoi s’inquiéter même dans cette séquence, il y a une bonne nouvelle. Elle vient des députés de la gauche et des écologistes (on peut aussi appeler cela « la Nupes », maintes fois enterrée) qui ont su batailler ensemble pendant l’examen du projet de loi en commission, portant le fer autour des arguments qu’Elsa Faucillon détaille pour nous dans une tribune qu’elle nous a adressée avant le vote de lundi.

Au milieu des décombres d’une Nupes abîmée par des stratégies concurrentes, les députés des groupes de la gauche et de l’écologie ont donc su faire le choix de l’unité. Ils ont fait front commun dans le débat parlementaire. Ils ont fait tribune commune lors du meeting qui s’est tenu à Saint-Ouen. Et ils ont obtenu ensemble une belle réussite avec le vote de la motion de rejet préalable qui a sanctionné le texte de Darmanin.

Certes, le texte reviendra. En pire probablement. Mais après des semaines de déchirements des forces de gauche, nos parlementaires ont su faire une belle démonstration. C’est un encouragement à poursuivre. Et comme toujours, les communistes doivent être aux avant-postes de ce combat commun.