A un an seulement de la présidentielle de 2027 (…lourde des dangers extrêmes que l’on connaît ?!), les municipales de Mars 2026 vont constituer un point d’étape important : même s’il ne s’agit a priori que d’un scrutin local – visant à installer des majorités de gestion au plus proche des habitants, le signal envoyé aux électeurs sera soit celui d’un nouvel éparpillement de la gauche embringuée dans ses couloirs partidaires, soit celui d’une ultime et salutaire prise de conscience face aux dangers du glissement à droite – et vers l’extrême-droite, du paysage politique général.
C’est pourquoi les militant·es communistes (et a fortiori celles et ceux qui se retrouvent dans le courant de « l’Alternative Communiste ») se doivent de travailler dès à présent à la constitution de listes citoyennes de large rassemblement à gauche pour les prochaines municipales (ou du moins à en créer les conditions les plus favorables – notamment en travaillant avec la population elle-même, car tout ne dépend pas bien sûr de notre seule bonne volonté unitaire).
Prenons un exemple pour témoigner de l’engouement que peut susciter d’ores et déjà l’engagement de telles démarches unitaires au niveau local :
A Chelles – ville de 55.000 habitants en région parisienne (département de Seine-et-Marne) aujourd’hui dirigée par la droite LR , et alors même qu’elles s’étaient présentées divisées lors des précédents scrutins, les quatre formations représentatives de la gauche et de l’écologie (Parti socialiste / Parti communiste français / France insoumise / Les Écologistes) ont décidé d’unir leurs forces pour coordonner leurs actions (…tout en conservant leur identité respective), de s’exprimer publiquement sur divers sujets (aussi bien locaux que nationaux) et d’œuvrer à la construction d’un vaste rassemblement citoyen porteur à terme d’une alternative, lors des municipales, à la politique réactionnaire du maire actuel.
Le ressenti d’ores et déjà très positif, tel qu’il nous revient (au sein de la population comme parmi les militants), de cette démarche de rassemblement (formellement initiée par les communistes dès le mois d’octobre 2023) laisse augurer de belles perspectives de développement et d’ouverture envers d’autres acteurs encore de la vie politique et/ou associative locale, comme envers de simples citoyens trop longtemps restés (ou laissés) à l’écart mais désireux d’agir enfin dans un cadre ouvert à tous et toutes.
Certes le chemin risque d’être encore long jusqu’à la traduction électorale de cette volonté de rassemblement… Mais après des années de désunion et/ou de désillusions au niveau local (et à l’encontre du désolant spectacle des logiques de repli identitaire vécues au niveau national), l’enthousiasme et le plaisir d’agir ensemble pour une bonne cause se font d’ores et déjà ressentir. L’écho dans la population chelloise est très encourageant, et la victoire – jusque là inespérée, revient dans le champ des possibles.
Alors OUI : il n’est pas trop tard, ni trop tôt, pour essayer de fédérer les bonnes volontés qui émergent, tant parmi les milieux les plus politisés qu’au sein même des populations concernées, en attente d’espoir et d’efficacité collective.
Ne soyons pas naïfs : les réflexes partidaires ne vont pas s’effacer du jour au lendemain, et des embûches politiciennes pourront surgir à tout moment… Mais ne soyons pas non plus inactifs ou repliés sur nous-mêmes : soyons les meilleurs artisans de « l’union du peuple de France » à tous niveaux (…pour reprendre cette vielle expression que d’aucuns jugeront peut-être un peu surannée). Mais c’est soit çà, soit Marine LePen « moi, présidente » en 2027 ! Alors… ?
Serge GOUTMANN
Ancien élu municipal de Chelles
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