La censure du gouvernement Barnier a été une victoire pour toutes les forces de gauche et du Nouveau Front Populaire (NFP). Elle concluait une séquence très encourageante des député·es élu·es dans l’élan de juillet dernier qui, tout au long de l’automne, ont réussi à modifier en profondeur le budget austéritaire présenté par Michel Barnier. Cette coopération entre les groupes a d’abord permis de faire obstacle à un budget terriblement violent. Elle a aussi contribué à désactiver le procès intenté contre un NFP accusé d’être dans le « tout ou rien ».
Pourtant, depuis quelques jours, des millions d’électrices et d’électeurs de gauche assistent impuissants au pugilat entre les principales forces du NFP. Après la Nupes, cette union pourtant très précieuse risque à nouveau de s’éventrer sur les embuches semées par le pouvoir macroniste.
Plus que jamais la gauche a besoin d’unité. Elle ne peut pas répondre ainsi en ordre dispersé aux injonctions d’un pouvoir qui aspire plus que tout à cette division de la gauche. Elle ne peut pas non plus se soumettre au récit entretenu par l’Elysée : le chaos c’est Emmanuel Macron, sa politique ultralibérale et sa volonté farouche de ne pas se soumettre aux résultats des urnes qui en est la source.
Dans un contexte de montée de l’extrême droite, la responsabilité des forces du NFP est de maintenir l’unité de la gauche à partir des engagements pris ensemble devant les électrices et électeurs. Les stratégies concurrentes des uns et des autres, notamment en vue de 2027, sont une impasse d’autant plus dangereuse qu’elle néglige la profondeur de la crise de régime que nous connaissons.
Loin de ces compétitions et dans l’unité, il y a au contraire urgence à porter l’exigence d’une 6ᵉ République, radicalement démocratique, fondée sur la participation directe des citoyens, l’égalité sociale et territoriale, la démocratie dans tous les collectifs de travail et la fin des collusions avec les forces de l’argent.
Dans l’immédiat, la gauche doit se reprendre. Elle doit parler d’une seule voix, refuser toute négociation avec la droite et Macron, porter un discours de rupture et une stratégie de conquête du pouvoir concertée entre toutes les forces de gauche.
Alternative Communiste soutient la proposition de Lucie Castets comme Première ministre, accompagnée de dix mesures clés issues du programme commun des forces de gauche, pour répondre aux urgences sociales et écologiques. Avec les forces du travail et de la création, nous appelons à une mobilisation massive, partout où les luttes se mènent et où des alternatives se construisent. L’avenir ne s’écrira pas dans les bureaux, mais dans les rues, les entreprises, et les lieux de vie.