Acharnement judiciaire inacceptable contre Pinar Selek

Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek est une sociologue, écrivaine et militante franco-turque, aujourd’hui maîtresse de conférences à l’Université Côte d’Azur, connue pour ses recherches universitaires, pour son travail sur les minorités marginalisées en Turquie, notamment les communautés kurdes et arméniennes. Elle est également connue pour ses écrits littéraires, pour ses actions militantes féministes et pacifistes, axées tout particulièrement sur les droits humains.

En 1998, Pinar Selek a été emprisonnée et torturée en Turquie pendant plus de deux ans parce qu’elle refusait de fournir les noms des contacts Kurdes interrogés dans le cadre de ses recherches sociologiques. Face au refus de Pinar Selek de livrer ses sources, les autorités turques ont alors tenté de faire d’elle une “terroriste”, la tenant pour responsable d’une explosion accidentelle survenue à Istanbul en 1998.

Elle quitte la Turquie et se rend à Berlin en 2008, puis en France en 2011, à Strasbourg et à Nice, où elle bénéficie de l’asile académique, peut poursuivre ses recherches sociologiques et obtient la nationalité française en 2017.

Pinar Selek est poursuivie et traquée depuis plus de 25 ans par la Justice turque, qui a fait annuler systématiquement chacun des quatre acquittements prononcés par le tribunal pénal, en 2006, 2008, 2011 et 2014. Le 21 juin 2022, sept ans après le 4e acquittement, la Cour suprême turque a une nouvelle fois annulé le jugement. Un mandat d’arrêt international, assorti d’une demande d’emprisonnement immédiat, ont été émis à son encontre en janvier 2023, empêchant Pinar Selek de témoigner personnellement lors de ce nouveau (5e !) procès contre elle, interdite de déposer sans quitter la France.

Dans le cadre de ce nouveau procès intenté contre Pinar Selek, une première audience a eu lieu le 31 mars 2023, puis une deuxième le 29 septembre 2023 à Istanbul, qui a donné lieu à un nouveau report au 28 juin 2024, prétextant l’absence physique de la sociologue au procès. D’importantes délégations internationales de représentant.e.s ont fait les déplacements en Turquie, soutenu.es par de nombreuses associations, organisations et municipalités, témoignant leur solidarité et leur indignation face aux persécutions politiques et judiciaires dont Pinar Selek fait l’objet de la part des autorités turques. La présence des délégations et la mobilisation internationale ont permis d’empêcher l’entérinement pur et simple de la décision prononcée en juin 2022 par la Cour Suprême.

Pinar Selek n’est cependant pas tirée d’affaire. Après les deux précédents reports, une nouvelle audience est fixée au 28 juin 2024 à Istanbul. La justice turque souhaite toujours enfermer Pinar Selek à perpétuité pour ses travaux de recherche, comme pour ses oeuvres littéraires et ses prises de position en faveur des minorités kurdes et arméniennes, des mouvements féministes et des minorités LGTB+ turques,… et poursuit son acharnement politique contre elle depuis 25 ans.

Il faut que justice lui soit enfin rendue et qu’elle puisse poursuivre ses activités d’enseignante, de chercheure, d’écrivaine et de militante sereinement et en toute liberté.

Une nouvelle délégation des collectifs de solidarité avec Pinar Selek se rendra à l’audience de fin juin à Istanbul, avec ses avocats et de ses soutiens français et internationaux. La puissante solidarité internationale qui s’organise à ses côtés, a pourtant besoin de chacun.e de nous. Nous pouvons informer, solliciter élu.es et municipalités autour de nous, organiser des collectifs locaux de solidarité, participer au financement de sa défense.

Toutes et tous engagé.es ! Justice pour Pinar !

Retrouvez toutes les informations sur le site internet : https://pinarselek.fr/

Pour participer à la campagne de soutien, vous pouvez envoyer vos contributions : https://www.helloasso.com/associations/karinca/formulaires/1

« Malgré quatre acquittements, je vis sous la menace de la prison à perpétuité. Mon procès reflète à la fois la continuité du régime autoritaire en Turquie et des dispositifs répressifs » Pinar Selek

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