Le nouveau Ministre de l’Intérieur n’a pas tardé à révéler son programme réactionnaire. Ancien dirigeant du Puy du Fou, où il a contribué à diffuser un révisionnisme catholique, Retailleau a multiplié les sorties racistes tout au long de sa carrière. En 1997, il déclarait déjà sur FR3 qu’une « société multiculturelle serait forcément multiconflictuelle », stigmatisant l’immigration africaine comme « non-assimilée ». En 2023, face aux révoltes suite au décès de Nahel Merzouk, il parlait de « régression vers les origines ethniques » pour les descendants d’immigrés. Enfin, il n’hésite pas à minimiser les crimes coloniaux en affirmant que la colonisation comporte aussi des « heures belles », contribuant ainsi à injecter le langage de l’extrême droite dans les rangs de la droite dite républicaine, notamment avec ses expressions xénophobes de « Français de papier » et de « décivilisation ».
Sur les questions sociétales, Retailleau incarne une autre facette de la droite dure. Opposé au mariage pour tous, il a également voté contre l’interdiction des thérapies de conversion et s’est battu pour retarder l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Sa conversion au macronisme n’a pas adouci ses positions. Lors d’une interview au Figaro, il a déclaré : « Un policier n’est pas une assistante sociale, un délinquant n’est pas une victime, un pays n’est pas un hall de gare », résumant ainsi toute la froideur de son idéologie.
Cette phrase est symptomatique des obsessions sécuritaires simplistes de Retailleau. En opposant le rôle des policiers à celui des assistantes sociales, le nouveau ministre réduit la fonction policière à la seule répression, ignorant la nécessité d’une approche sociale et préventive dans la gestion des conflits. De la même façon, l’approche de la délinquance par le seul prisme de la criminalité, est un renoncement à traiter les causes de la délinquance et renforce l’idée d’une société sans pardon ni justice sociale.
Il faut dénoncer avec force la métaphore du hall de gare. Oui on peut être français et être arrivé sur le territoire national en train, en avion ou en bateau. Rappelons-nous par exemple de Missak Manouchian débarqué à Marseille en bateau en 1924.
Ce matin, interrogé sur Europe 1, il a déclaré qu’il allait attaquer en justice le député du Vaucluse Raphaël Arnault pour son tweet :
C’est un pas supplémentaire pour museler la représentation nationale, et un nouveau glissement du macronisme vers ilibéralisme. Nous assurons à Raphaël Arnault notre plein soutien.
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