La manifestation LREM/LR/RN/Reconquête du 12 novembre sonne comme un coup de semonce. Les prises de position d’un Gérald Darmanin avaient préfiguré cette grande convergence du centre droit à l’extrême droite, mais à présent, le fait a pris une tout autre dimension : les uns et les autres se retrouvent aux mêmes manifestations, sous les mêmes prétextes usurpés (manifester “contre l’antisémitisme” avec les héritiers des SS ?), en défense des mêmes positions diplomatiques. La France est plus proche que jamais d’un basculement autoritaire que les manifestations interdites et la mise en cause menaçante des parlementaires d’opposition annoncent déjà. Que faire ? Rien ? Des dîners avec le Président de la République ?
Dans un tel contexte, l’alliance des forces de progrès social est vitale. Au plan politique, cette alliance existe déjà : il s’agit de la NUPES, qui rassemble LFI, le PCF, le PS et EELV sur un programme ambitieux dont les mesures doivent encore être mises en oeuvre. Cette dernière suscite évidemment, de la part des partis du patronat et de l’extrême droite, une haine bien légitime. Ils ne lui pardonnent pas, ils ne nous pardonnent pas, de tenir bon dans la tempête. Le résultat au soir du premier tour des élections législatives, donnant la gauche en tête, les a frappés comme un coup de massue. Ils savent que cette dynamique peut être amplifiée, comme elle l’a été, au plan social, lors du mouvement contre la réforme des retraites ; ils savent qu’ils risquent de nous trouver sur leur chemin, à chaque réforme antisociale comme la loi Immigration à venir, à chaque aventure impérialiste comme aujourd’hui au Moyen-Orient, à chaque montée de panique réactionnaire.
À l’occasion de la guerre actuelle, néanmoins, ils sont parvenus à fragiliser l’union, à pousser les uns à rompre la solidarité avec les autres au moment où la propagande de guerre menait une campagne de dénigrement intense contre les voix critiques. Ils ont même obtenu (et s’en sont félicités avec gourmandise sur les plateaux de télévision) que les partis de la NUPES se présentent séparés aux élections européennes. Admettons-le : notre camp social, celui de la paix, des luttes salariales, de la refondation démocratique, a perdu une bataille. Il lui faut donc, dès à présent, contre-attaquer et reconquérir l’union que nos adversaires ont réussi à fragiliser.
Rien n’est jamais perdu !
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