Déclarations

MOTION : En France et dans le monde, seuls les peuples font l’Histoire !

Depuis un an et demi, le gouvernement israélien poursuit une guerre génocidaire contre les populations civiles de Gaza (plus de 55 000 mort·es, 125 000 blessé·es, des milliers de disparu·es, 2 millions de personnes menacées de famine). Parallèlement, il a protégé l’accélération de la colonisation violente en Cisjordanie, lancé des opérations d’agression au Liban, en Syrie et en Iran, au prix d’une dangereuse escalade mondiale. Tout cela avec l’appui des principales puissances occidentales, dont la France.

La politique du gouvernement Netanyahou n’a rien de surprenant, tant elle ressemble à celle de beaucoup d’ultra-nationalistes à travers le monde : nettoyage ethnique, expansionnisme régional agressif, suspension de l’État de droit. Les motifs derrière lesquels se cachent vicieusement ce gouvernement et ses porte-paroles – « sécurité d’Israël », « lutte contre l’antisémitisme », « éradication du Hamas » – ne trompent plus personne. Ceux qui font mine de s’offusquer mollement des horreurs qu’il commet à Gaza, après avoir couvert depuis des années ses crimes et calomnié ceux qui les dénonçaient, sont des hypocrites.

Ce qu’il se passe aujourd’hui en Palestine a des conséquences pour tous les pays. Les capitalistes ont fait le choix de la loi de la force contre le droit international, afin de continuer à imposer leur système et développer le très profitable commerce des armes. Ils détruisent l’ONU, alors qu’il en faudrait une réforme profonde pour que le dialogue, la diplomatie et l’égale dignité des peuples l’emportent sur la tyrannie des bombes. Alors, face à la complicité des bourgeoisies occidentales et à l’inaction des dirigeants arabes, les peuples décident peu à peu d’entrer sur la scène de l’Histoire. Des millions d’entre nous ont suivi le voilier Madleen transportant le courageux équipage avec Rima Hassan et Greta Thunberg. Des millions ont vibré pour l’espoir porté par la Caravane Soumoud et la Global March to Gaza, se sont scandalisés de la répression en Égypte, puis ont soutenu la Marche européenne de Paris à Bruxelles.

Le peuple français est pleinement partie prenante de ce vaste mouvement international : partout dans le pays on agit, on manifeste, on se coordonne. Les journalistes indépendant·es, notamment à L’Humanité, ont dénoncé la complicité de l’industrie d’armement française. Les dockers de Fos-sur-Mer ont bloqué des containers d’armes à destination d’Israël. Les syndicats CGT, Solidaires, FSU, CFDT et Unsa ont manifesté pour la Palestine. Toutes ces actions, mêmes les plus modestes, contribuent à la solidarité avec les Palestinien·nes, à la pression sur le régime génocidaire, à la chute du système Netanyahou. Elles sauvent l’honneur du peuple français face à un gouvernement qui n’en est décidément pas digne.

Au plan de la politique intérieure malheureusement, ce même gouvernement parvient à se maintenir sans légitimité démocratique, bénéficiant de la couardise d’une partie des parlementaires. Il est limité dans l’application de ses réformes (loi pesticides, audiovisuel public…). Pour les imposer en l’absence de majorité, il s’est fait une spécialité de tordre toutes les procédures et de contourner la seule chambre élue au suffrage universel, l’Assemblée nationale. Mais avec l’aréopage de prétendants aux dents longues qui le composent, le gouvernement Bayrou n’a qu’une option pour survivre : continuer à agresser les classes populaires par tous les moyens qui lui restent. Il faut le faire tomber dès que possible

Face à ce gouvernement de morts-vivants, la gauche se trouve dans une situation paradoxale. Elle alterne une réelle capacité à s’unir sur une base offensive et radicale, avec une propension au déchirement, à la division, au renfermement sur elle-même. Malgré les divisions des derniers mois, rappelons-nous que la gauche a fait tomber le gouvernement Barnier l’hiver dernier, qu’elle a remporté des dizaines de votes à l’Assemblée et forcé droite, RN et macronistes à tordre toutes les procédures pour camoufler leurs défaites. Cette présence offensive de la gauche au Parlement est renforcée par la persistance des mouvements sociaux et démocratiques, qui se relèvent peu à peu après la lourde défaite du printemps 2023. Face à des adversaires occupés à gérer, qui la calamiteuse succession de Macron, qui celle, non moins chaotique, de Le Pen, la gauche alliée aux forces populaires peut se donner les moyens de réaliser des percées décisives dans les prochains mois !

En réalité, la gauche ne peut pas se permettre de perdre les prochaines batailles. L’avenir de notre peuple est en jeu. Des fortunes immenses (Bolloré, Stérin…) sont mises au service de la victoire électorale du RN en 2027, qui constituerait un terrible basculement. Cette dangereuse hypothèse est chaque jour renforcée par l’action du gouvernement Bayrou, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est entièrement mis au service du lepénisme d’atmosphère.

Pour Alternative Communiste, affronter cette dangereuse situation suppose d’agir en cohérence dans les deux ans qui viennent, sur trois fronts principaux :

1- infliger dès que possible de lourdes défaites au gouvernement (blocage de ses réformes, censure…), en redonnant confiance au mouvement social et démocratique.

2- en vue des municipales 2026, ouvrir des discussions franches et sincères pour faciliter l’union des forces de gauche et écologistes, ouvrir la voie à la reprise en main de milliers de communes par leurs habitant·es et ainsi enclencher une dynamique unitaire et victorieuse pour la gauche en vue de 2027.

3- en perspective de l’élection présidentielle et des législatives, reprendre le processus de front populaire entamé en 2022, repris en 2024 et interrompu en cours de route. En ce sens, l’initiative de Lucie Castets et plusieurs partis de gauche (PS, EELV, Debout, Après, Génération·s) peut constituer un apport précieux. Tout comme le sont l’ancrage municipal du Parti communiste, ainsi que les efforts de La France Insoumise pour faire converger les mobilisations populaires, malgré les coups que lui inflige le parti de l’ordre. C’est en faisant dialoguer résolument l’ensemble de ces forces que le rassemblement prendra la dimension nécessaire pour gagner.

Rassemblement de la gauche et choix de la rupture sont, pour Alternative Communiste, les deux conditions essentielles à remplir pour réussir tous ces défis. Nous agirons résolument en ce sens, dès à présent et jusqu’en 2027.

Motion adoptée par l’Assemblée Générale
d’Alternative Communiste du 3 juillet 2025

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